La valeur ajoutée du Sauveteur Secouriste au Travail
La Société African Medical Supply (AMS) qui propose des prestations de services médicaux aux entreprises en Guinée et dans la sous-région, a souhaité communiquer sur l’intérêt de développer la culture du secourisme dans l’environnement professionnel.
Le Dr Guy Roger LONTSI, Médecin Anesthésiste Réanimateur & Directeur Médical d’AMS répond à vos questions.
Qu’est ce que le Secourisme ?
Dr G.R.L : « Le secourisme désigne l’ensemble des premiers gestes d’urgences codifiés à pratiquer par des personnes « non médicales » ayant les connaissances nécessaires pour porter assistance à des tiers accidentés ou victimes de malaise. Il peut s’agir de secours à la personne avec ou sans matériel, en équipe organisée ou seul. Les secouristes sont présents partout : dans la société civile (les pompiers), dans le monde associatif (particuliers) et dans l’environnement professionnel (sauveteurs secouristes au travail). Tout le monde peut se former au secourisme, dans les pays anglo-saxons, les enfants y sont formés dés l’age de 8 ans ! »
Dans quelles situations intervient un sauveteur secouriste ?
Dr G.R.L : « Toutes situations d’urgence dans laquelle il ne met pas sa vie en danger. Et ceci est un point fondamental, un secouriste n’est pas un « super-héros » ! Un secouriste est une personne réfléchie, formée avec un sens aigue des responsabilités. Je le répète un secouriste mortellement blessé n’est d’aucune utilité pour ses collègues ou pour sa famille. Après, comme je le disais, un secouriste intervient sur son lieu de travail auprès d’un collègue en difficulté, dans la rue si il est témoin d’un accident de la voix public, en famille par exemple un enfant qui s’étouffe avec une arachide … toute situation dont il peut être témoin et qui requiert son intervention pour assistance. »
Pourquoi est-ce si important de développer la culture du secourisme en entreprise ?
Dr G.R.L : « Parce que chaque minute compte lorsqu’un travailleur est victime d’un accident ou d’un malaise soudain, il est important d’avoir des secouristes formés et présents dans les milieux de travail en tout temps. Peu importe la taille de l’entreprise et à fortiori dans un environnement de travail en milieu isolé, éloigné de structures sanitaires. C’est un acte de prévention pour ne pas aggraver les lésions d’un collègue accidenté et c’est un acte militant fort pour la société civile. Le sauveteur secouriste est le premier maillon de la chaine des secours avant même qu’une équipe médicale intervienne ! Par ailleurs, former des sauveteurs secouristes au travail rassure les travailleurs, rassure les organes représentatifs des travailleurs comme les syndicats ou le CHSCT et est le reflet d’un management bienveillant de l’entreprise. A ce titre, c’est non seulement un facteur de sécurité dans l’entreprise, mais également un puissant levier de bien être au travail et donc de paix sociale. »
En quoi est-ce un acte militant ?
Dr G.R.L : « Lorsque qu’un chef d’entreprise décide de former des secouristes au travail, telle que la réglementation du travail l’exige, il sécurise bien plus que son activité professionnelle.
Le secourisme a un rayonnement social important, c’est presque un acte civique !
Le sauveteur secouriste au travail, lorsqu’il rentre en famille, lorsqu’il rend visite au village, lorsqu’il encadre des activités communautaires et associatives comme le sport, lorsqu’il se déplace sur les réseaux routiers de Guinée ou ailleurs, peut transmettre les notions de secourisme en partageant son savoir et surtout il peut porter assistance de manière efficace en attendant l’intervention des secours médicalisés.
Des sauveteurs secouristes, tous les jours, partout dans le monde, sauvent des vies.
Ce qui semble au départ être une décision interne à l’entreprise, rayonne jusque dans la vie civile. La valeur ajoutée du secourisme d’un point de vue éthique et développement durable est indiscutable et mesurable à très court terme.»
Vous avez parlé de réglementation, quelles sont les obligations pour les entreprises de Guinée ?
Dr G.R.L : « En Guinée, l’art.232.6 du Code du Travail, précise que « l’employeur doit prendre toutes les mesures pour assurer les premiers secours aux salariés malades et aux victimes d’accidents du travail ».
Des organismes internationaux font référence en la matière, comme :
- La Commission des Normes, de l’Equité, de la Santé et de la Sécurité au Travail (CNESST) qui est un organisme Canadien,
- L’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) qui est un organisme Français,
- L’Organisation Internationale du Travail (OIT) qui est une agence de l’ONU.
De façon consensuelle, on admet qu’un taux de formation aux premiers secours de 5% de l’effectif d’une entreprise est correct. Cependant, dans notre contexte sanitaire local, plus les travailleurs seront formés, plus efficace sera la prévention. Une entreprise Guinéenne ne doit pas se satisfaire de 5% de l’effectif formé. »
Où peut on se former en Guinée ?
Dr G.R.L : « AMS peut répondre aux besoins de formation en secouriste, ainsi que d’autres partenaires comme la Croix Rouge par exemple. C’est une formation courte de 14H réparties sur 2 jours. C’est peu coûteux et facile à mettre en œuvre pour une entreprise, et le « retour sur investissement » est immédiat ! »
Le mot de la fin …
Dr G.R.L : « Un homme n’est jamais si grand que lorsqu’il en aide un autre … »